Des fenêtres EnR pour la Cité scolaire Stendhal à Aiguillon.
Cité scolaire Stendhal à Aiguillon: des fenêtres EnR, un puits climatique et de la ventilation naturelle assistée pour un bâtiment sans VMC double flux.
La construction d’une extension pour le Lycée Stendhal à l’Aiguillon est l’un des plus beaux projets en fenêtres EnR réalisé au cours de ces dernières années. Combinant la mise en œuvre de fenêtres pariétodynamiques, d’un puits canadien et d’une ventilation naturelle assistée, ce bâtiment conçu par le cabinet d’architecture A2M a fait le choix d’une approche passive.
Patricia Maitre et Marc Maintrot, concepteurs du projet, le présentent : « La cité scolaire existante est propriété de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le site est composé d’un château classé du XVIIIe siècle construit par le Duc d’Aiguillon et de deux autres bâtiments construits dans les années 60 et 80. En 2017, la Région a lancé un concours, que nous avons remporté, portant sur la construction d’une extension et la restructuration complète du château. L’extension accueille les locaux de l’administration, des professeurs ainsi que trois salles de classe, tandis que le château accueille des salles de classe et un internat. Nous sommes maintenant à la fin de la première phase du chantier, à savoir la construction de l’extension. Ce bâtiment s’implante sur un espace public qui était propriété de la commune : un belvédère donnant sur le vaste paysage de la vallée de la Garonne. La demande du programme était de conserver publique une partie de ce belvédère, mais aussi que les promeneurs puissent voir le château depuis ce belvédère. Ces contraintes urbaines fortes nous ont amenés à concevoir un « bâtiment pont ».
« D’autre part, nous avons voulu ce projet exemplaire d’un point de vue développement durable. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés de solutions techniques déjà mises en œuvre par notre confrère et ami Jean-Luc Collet sur le bâtiment de l’URMA (Université Régionale des Métiers et de l’Artisanat, Bruay/Saint-Saulve). Par un dialogue constant avec la maîtrise d’ouvrage et le bureau de contrôle, nous avons pu convaincre la région Nouvelle-Aquitaine de nous diriger vers des solutions moins classiques que la traditionnelle ventilation double-flux. Bien que très performante d’un point de vue purement thermique, celle-ci est une source non négligeable de consommation d’électricité et exige un entretien soigné (réglage, changement des filtres, etc) pour que la qualité de l’air intérieur soit au rendez-vous. Entretien qui, en pratique, est rarement fait. Nous voulions donc des solutions simples. La ventilation mise en œuvre ici fonctionne sur un modèle d’une « simple flux ». La circulation de l’air se fait de façon naturelle quand les conditions extérieures sont favorables : en hivers par tirage thermique, en conditions venteuses par l’utilisation d’extracteurs en toiture créant une aspiration de l’air par effet venturi. Quand les conditions extérieures ne sont pas favorables, nous forçons le passage de l’air par insufflation d’air sous pression dans les conduits. Le désavantage principal d’une ventilation type « simple flux » est que l’air entrant est à priori à la température extérieure et induit ainsi de grosses consommations d’énergie pour le réchauffer. Il existe peu de systèmes pour assurer un préchauffage de cet air avant soufflage dans les locaux. La fenêtre EnR en est une, elle permet de récupérer une partie du rayonnement thermique perdu par les fenêtres, le plus gros point faible des bâtiments modernes. Cette fenêtre est très performante pour réchauffer l’air en hiver. Pour ce qui est du rafraîchissement de l’air en été, nous avons décidé de coupler la fenêtre EnR avec un puits canadien. »
« Sur l’extension du Lycée Stendhal, une soixantaine de fenêtres EnR ont été installées. Ces fenêtres se posent comme des fenêtres classiques, il n’y a aucune différence. On évalue le nombre de fenêtres EnR d’un local en fonction du volume d’air à renouveler. Ainsi, certains locaux étaient équipés de fenêtre EnR et de fenêtres classiques. Les dormants étaient exactement les mêmes, seul le poids des ouvrants diffère du fait du triple vitrage des fenêtres EnR. Le seul point de vigilance auquel il faut faire très attention, c’est d’éviter l’insolation directe dans les périodes chaudes. Il faut ainsi nécessairement prévoir des protections solaires efficaces, fixes ou mécanisées. Sur le lycée Stendhal, nous avons opté pour des brise-soleil orientables. »
Crédit photo : A2M Architectes