La fenêtre EnR fête ses 10 ans de recherche et développement.
La fabrication de la 3000e fenêtre EnR est l’occasion de faire un bilan des 10 années de recherche et de développement menées par le Groupe Ridoret pour donner naissance à cette menuiserie innovante. Cette fenêtre pariétodynamique, qui est aujourd’hui le produit phare de l’ETI (90 M€, 700 salariés) dirigée par Jean-Baptiste Ridoret, Matthieu Ridoret et Damien Reveau, a dû franchir de longues étapes avant d’être commercialisée. Jean-Baptiste Ridoret, directeur général délégué du Groupe Ridoret, revient sur l’aventure scientifique et commerciale qui a mené à la mise sur le marché de cette innovation française, axée sur le développement durable.
La fenêtre EnR est née de la rencontre entre un chercheur, une entreprise familiale de menuiserie et une préoccupation environnementale. Fondé en 1938, le Groupe Ridoret, fabricant et installateur de menuiseries basé en Charente-Maritime, a toujours eu une certaine appétence pour l’innovation. La menuiserie pariétodynamique a été pour la nouvelle génération de dirigeants, l’occasion d’ancrer l’entreprise familiale dans l’un des défis les plus importants du 21e siècle : le développement durable. Le projet, tant sur le plan scientifique que commercial, était ambitieux. C’est Jean-Baptiste Ridoret, petit-fils du fondateur du Groupe Ridoret, qui en a pris les rênes en 2011. Il raconte : « Dans le domaine de la menuiserie, les innovations sont relativement rares. La fenêtre EnR en fait partie. C’est suite à un contact avec Jacques Paziaud (thermicien, polytechnicien), inventeur de la fenêtre pariétodynamique, que nous nous sommes lancés dans ce projet. En nous basant sur les travaux de recherche de Jacques Paziaud, nous avons développé et fait breveter cette menuiserie très performante, qui peut être intégrée à n’importe quel bâtiment, avec une grande simplicité d’installation et d’utilisation. Le principe de fonctionnement de la fenêtre EnR est simple. Il s’agit d’une menuiserie dont l’ouvrant est constitué de trois verres entre lesquels l’air peut circuler grâce à une chicane. C’est le “complexe EnR”. Le passage de l’air entre les verres permet d’améliorer les performances thermiques et acoustiques de la fenêtre, mais aussi de renouveler l’air intérieur tout en limitant les déperditions d’énergie. Avec la crise sanitaire que nous connaissons, cette caractéristique de la fenêtre EnR trouve tout son sens. »
Pour développer et commercialiser la fenêtre EnR, le Groupe Ridoret s’est appuyé sur des partenariats avec des universités, mais aussi avec des organismes du secteur du bâtiment. Jean-Baptiste Ridoret explique : « C’est en collaboration avec l’Université de La Rochelle, dans le cadre d’un projet de doctorat mené par Rémy Greffet, que nous avons développé la fenêtre EnR. Petit à petit, nous avons réalisé nos premiers projets et amélioré notre produit, tout en faisant les démarches nécessaires pour obtenir les attestations requises pour une commercialisation plus large de cette fenêtre. Je pense notamment au Titre V et au DTA (Document technique d’application). Les étapes administratives et règlementaires sont assez longues et complexes. Pour y parvenir, nous nous sommes rapidement rapprochés du CSTB, qui nous a accompagnés. La SMA nous a également soutenus, tout comme la BPI. Tout un travail de validation technique et acoustique a été nécessaire. La mise au point et la validation du débit d’air ont nécessité la création d’un banc d’essai spécifique, car la complexité de notre produit ne permettait pas d’utiliser les processus de validation classiques. Il aura fallu presque 7 ans pour que la fenêtre EnR réunisse toutes les attestations nécessaires à un réel lancement commercial. Rétrospectivement, on peut dire que la fenêtre EnR a connu un développement lent, mais jalonné de beaux projets. »
Parmi les projets intégrant la fenêtre EnR, le Groupe Scolaire Jules-Ferry (Aulnoy-les-Valenciennes), le bâtiment PN6 (projet Rupella Réha, rénovation de logements sociaux à La Rochelle) ou encore l’URMA (Université régionale des métiers de l’artisanat, Bruay/Saint-Saulve), font partie des réalisations les plus importantes. Pour Jean-Baptiste Ridoret, la fenêtre EnR est souvent intégrée à des projets à forte ambition environnementale. Il explique : « La fenêtre EnR se positionne comme une menuiserie innovante, low tech et très performante, qui permet d’éviter l’installation d’une VMC double-flux. Dans les concours, c’est souvent le caractère innovant de ce produit qui séduit les architectes, mais aussi, bien entendu, sa capacité à réduire la consommation énergétique des bâtiments. Avec la mise en place prochaine de la RE 2020, la fenêtre pariétodynamique a une belle carte à jouer. Avec son Uw de 0,4, elle est actuellement l’une des menuiseries les plus performantes du marché… et elle est conçue et fabriquée en France. » Au fil des ans, la fenêtre EnR a été sélectionnée pour des projets de plus en plus variés : ERP, logements individuels, logements collectifs, écoles, etc. Selon Jean-Baptiste Ridoret : «Initialement, la fenêtre EnR a surtout été utilisée dans le cadre de réhabilitation de logements. Cette utilisation a ensuite gagné les établissements scolaires, pour lesquels elle est particulièrement adaptée. Nous pensons que ce produit a également beaucoup d’atouts pour les établissements médicaux. »
Il y a trois ans, la popularité grandissante de la fenêtre EnR a justifié la création d’un poste de « chef de produit/prescripteur ». Actuellement, deux personnes travaillent à temps plein sur ce produit, sur ses évolutions techniques et sur sa commercialisation. Alors que la fenêtre EnR chauffante a été récemment commercialisée, le Groupe Ridoret travaille à une version « filtrante » de la fenêtre EnR, qui permettra d’améliorer la qualité de l’air intérieur. Un autre projet d’évolution, tenu secret pour l’instant, est également en cours.